Comment le service social du diocèse de Bosra apporte son aide
L’évêque Elias Al-Debei évoque les conditions de vie des habitants de son diocèse dans le sud de la Syrie et explique pourquoi de nombreuses personnes qui sont retournées dans leur lieu d’origine sont confrontées à de grands défis. Et il revient sur la manière dont les personnes âgées ont pu être aidées grâce à notre projet « Pauvreté des personnes âgées en Syrie ».
La Syrie compte aujourd’hui sept millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, le plus grand nombre au monde – la plupart d’entre elles vivant dans des abris et des camps insalubres avec un accès limité à l’eau courante et à l’électricité. Les personnes qui sont retournées dans leurs lieux d’origine détruits y font face à de grands défis pour survivre. 9,2 millions de personnes sont menacées dans leur existence en Syrie en 2021 selon la norme HNO de l’ONU. Les personnes âgées sans soutien familial, les ménages dont le chef de famille est une femme ainsi que les personnes handicapées et les enfants sont les plus menacés.
Les conséquences de la paupérisation augmentent de manière dramatique
Le travail des enfants et le mariage des enfants sont des conséquences de l’appauvrissement qui augmentent de manière dramatique. Avec une estimation de 12 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire extrême, la Syrie fera partie des dix pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire dans le monde d’ici la mi-2022. L’un des problèmes les plus urgents dans le pays est le manque de professionnels formés, nécessaires au maintien des services de santé de base ou au fonctionnement des systèmes d’approvisionnement en eau potable. L’approvisionnement en électricité ne représente que 15 % de ce qu’il était avant le début de la guerre en 2011. 70 % des eaux usées sont rejetées sans traitement et au moins la moitié des systèmes d’assainissement ne sont pas opérationnels. Les maladies transmises par l’eau sont en constante augmentation.
La situation dans le diocèse de Bosra
Le diocèse de Bosra, Hauran et Jab al-Arab, comme toutes les autres communautés religieuses chrétiennes en Syrie, soutient de manière objective et neutre les efforts du gouvernement syrien pour que les sanctions internationales injustes imposées au peuple syrien soient levées. La population chrétienne syrienne de toutes les confessions de notre diocèse a toujours eu le droit, au cours des dix dernières années, d’exercer ses activités politiques, nationales et religieuses sans aucune discrimination.
Assez de nourriture – pas assez d’argent
En général, les habitants de notre région du sud de la Syrie ont accès à des denrées alimentaires de base et à des articles d’hygiène qu’ils peuvent acheter sur les marchés locaux. Certains médicaments et appareils médicaux n’y sont pas disponibles, ce qui oblige les gens à se rendre à Damas pour les obtenir. Bien qu’il y ait suffisamment de nourriture et de produits d’hygiène, la majorité de la population n’est pas en mesure d’acheter les articles dont elle a besoin, faute d’argent. Les prix des produits alimentaires et d’hygiène ainsi que des médicaments sont 29 fois plus élevés qu’avant la guerre. Pour économiser de l’argent, de nombreuses personnes réduisent leur alimentation ou renoncent à prendre des médicaments vitaux ou à subir des interventions médicales nécessaires.
Des dons qui arrivent à bon port
Dans notre diocèse, de nombreux ménages vivent sous le seuil de pauvreté et ont besoin de toute sorte d’aide. Notre service social détermine qui a besoin d’aide et garantit que votre aide parviendra aux personnes dans le besoin. Nous vous remercions de votre généreux soutien.
Ces personnes ont pu être aidées
200 personnes âgées de l’archidiocèse de Bosra ont pu bénéficier de la campagne de dons de l’Association suisse du Saint-Graal en automne 2020. 14’000’000 SYP ou 3’500 EURO ont pu être distribués par notre service social aux personnes en détresse. Le soutien a été apporté sous forme d’argent liquide. Les bénéficiaires ont ainsi pu décider librement et dépenser l’argent en fonction de leurs besoins. Nous vous présentons trois bénéficiaires :
Rasmieh Moufleh Al-Bathoush
Rasmieh a 80 ans et vit dans le village de Khebab, dans le district de Daraa. Célibataire et non mariée, elle vit seule dans la maison de ses parents. Comme elle n’a aucun revenu, elle dépend de l’aide de ses neveux et nièces. Ceux-ci essaient de lui fournir des denrées alimentaires et des fournitures médicales, mais leurs possibilités sont limitées, surtout en ce qui concerne l’achat de médicaments. Grâce à l’aide de l’association Heiligland, Rasmieh a pu payer ses médicaments pour le cœur l’année dernière.
Thouniah Thahra Al-Najem
Thouniah a 86 ans et vit dans le village de Khebab, dans le district de Daraa. Elle est veuve depuis 15 ans. Elle vit dans une maison simple et pauvre avec son fils unique, qui s’occupe d’elle et tente d’assurer son alimentation et ses soins médicaux. Elle souffre de douleurs chroniques dans les jambes, de diabète, de maladies cardiaques et d’un taux de cholestérol trop élevé. Thouniah a trois fils mariés et trois filles mariées qui lui rendent régulièrement visite. Thouniah a également pu payer une partie de ses médicaments grâce au don de l’association Heiligland 2021.
Lateef Ejaj Al-Ekkeh
Lateef a 88 ans et vit à Khebab dans le district de Daraa. Il est veuf depuis dix ans et vit dans une maison très simple de son village. Il a douze enfants qui font de leur mieux pour subvenir aux besoins de leur père. Cependant, eux aussi souffrent des grandes difficultés économiques, car ils peuvent à peine assurer les besoins de leur propre famille. Grâce au don de l’association Heiligland, Lateef a pu payer lui-même sa nourriture l’année dernière.
Évêque Elias Al-Debei, Bosra en Syrie
Mention du don: aide sociale diocèse de Bosra