Des enfants participent à une séance de groupe psychosociale dans la ville de Gaza.
La situation d’urgence psychosociale à Gaza s’aggrave. Selon les rapports humanitaires des services de santé de l’ONU, les enfants parlent d’une multitude de problèmes émotionnels. Les élèves parlent d’un sentiment permanent de peur et d’impuissance ou souffrent de difficultés d’apprentissage. L’absence de perspectives d’avenir renforce le sentiment d’être perdu. Les traumatismes et l’anxiété persistante entraînent diverses maladies mentales.
C’est pourquoi nos organisations partenaires ont mis en place des centres de conseil et de thérapie dans plusieurs endroits de la bande de Gaza. L’organisation AISHA, par exemple, propose diverses formes de thérapies individuelles et de groupe pour les enfants dans le centre de la ville de Gaza. Les services comprennent des séances de soutien, des médicaments et d’autres outils médicaux ainsi que des ateliers de psychoéducation. En outre, AISHA fournit des sacs de jouets aux écoles et organise des sorties de loisirs gratuites dans des parcs de toute la bande de Gaza.
Le directeur régional des Œuvres
pontificales missionnaires Joseph Hazboun
rend visite à des enfants lors d’une session
psychosociale de l’organisation partenaire
AISHA à Gaza-ville en septembre 2021.
La clinique mère-enfant NECC, un autre de nos partenaires, propose des consultations psychosociales gratuites et spécialisées pour les enfants dans trois centres de la bande de Gaza. Selon les conseillères du NECC, de nombreux enfants souffrent de stress post-traumatique (PTSD) et éprouvent des sentiments de peur et d’absence de protection. Les collaborateurs du NECC ont reçu une formation psychologique et appliquent dans leurs séances individuelles et de groupe des approches de résolution des problèmes conformes aux normes de l’OMS et du ministère palestinien de la santé. Une thérapie cognitivo-comportementale permet aux enfants d’exprimer leurs sentiments refoulés par des dessins, des histoires ou des jeux. Si un problème de santé mentale est identifié, les enfants continuent à être traités dans le cadre d’une série de séances de thérapie individuelle. Dans certains cas, le NECC effectue également des visites à domicile afin de soutenir les enfants et leurs familles qui ne se rendent pas à leurs rendez-vous. Dans les cas graves, les enfants sont orientés vers des institutions spécialisées.
Nous remercions l’Association suisse de Terre Sainte pour son soutien, qui nous permet de renforcer nos partenaires dans la bande de Gaza afin qu’ils puissent venir en aide aux plus vulnérables de la société, les enfants traumatisés par la guerre.
Joseph Hazboun, Jérusalem
Témoignages de personnes concernées
Le centre de santé AISHA soutient un garçon de 13 ans souffrant de PTSD dans la ville de Gaza. Sa mère raconte : « Mon fils a très peur et ne peut pas dormir la nuit. Il se réveille avec de terribles cauchemars. Grâce à une aide psychologique, il va désormais mieux. Sa confiance en lui revient et il peut à nouveau aller à l’école ».
La mère d’une fillette de six ans de Rafah raconte : « Ma fille souffre d’énurésie et d’anxiété depuis la guerre en mai. La conseillère du NECC m’a donné des conseils sur la façon dont je peux soutenir mon enfant. Par exemple, en encourageant ma fille à dessiner pour qu’elle exprime ses sentiments ou en louant son bon comportement. Depuis, elle va mieux ».
La mère de Sajed, quatre ans, originaire de Rafah, raconte : « Depuis les attaques de mai, mon fils souffre d’une forte anxiété. Il est complètement apathique et isolé au jardin d’enfants. La conseillère du NECC m’a donné des conseils sur la manière de se comporter à la maison et elle a rendu plusieurs fois visite à Sajed au jardin d’enfants, où elle a travaillé avec lui. Il a même pu y animer quelques activités, ce qui a renforcé sa confiance en lui et son estime de soi. Son comportement s’est énormément amélioré depuis ».
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